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- enokols -
15 janvier 2005

jeunesse sans avenir

Il semble qu'étrangement, l'avenir soit du passé. Les jeunes sont aujourd'hui confrontés comme jamais a leurs perspectives d'avenirs, des le primaire leurs instituteurs cherchent a savoir a quel métier pense se consacrer leurs élèves, et cela continuera de classes en classes... L'avenir se résume a un programme a programmer le plus tôt possible, afin de s'orienter des le départ vers ce a quoi nous nous sommes destiné. Plus le temps de se chercher, de se trouver, l'enfant voit son adolescence arriver non pas comme le moment de sa vie qui se forgera d'espoir et d'utopie, qui s'appuiera sur la rébellion, la révolte, et finalement sur la prise de position dans un monde et une société incontestablement contestable, non, tout cela, c'était hier, c'était 68, c'était les années hippies, les années rock: aujourd'hui est l'ère des désillusions, l'époque ou l'alternative ne s'envisage plus sérieusement, même jeune. L'adolescence se drogue faute de mieux, comme si cela constituait un des derniers territoire de la contestation, un moyen d'accepter la vie comme elle vient, de s'en amuser plutôt que de l'affronter, se sucider doucement, plein d'allégresse.
Alors que leurs parents quittaient le foyer sans un sous en poche, confiant vis a vis du lendemain, se débrouillant, galérant, la jeunesse d'aujourd'hui a bien appris les rares notions économiques réellement vitales: la peur du chômage, du travail précaire et inintéressant... La jeunesse, qui plus sainement devrait s'atteler a penser le monde de leur regard neuf, naïf peut être, fixe désormais leur propre avenir comme unique horizon: l'individualisme leur a bien été inculqué.
Ceci est certainement très inquiétant, et entraîne assez sûrement une société encore un peu plus déprimé, ou les individus sont un peu plus seuls -car c'est là finalement l'aboutissement de l'individualisme: la solitude-. Une jeunesse sans passion, sans opinion, sans conflit et sans illusions... Une jeunesse qui apprend a être vieux bien trop tôt, qui a la limite s'engage mais pas trop quand même: il ne faudrait pas se mettre a rêver.

Nous pouvons peut être penser que cela aura un effet positif sur l'évolution de nos sociétés, que les projet qui seront appuyés seront d'envergure moindre, mais bien plus réalisable. Un tantinet écolo, quelque peu alter mondialiste pourquoi pas, mais bon, libéraux comme il le faut, désinformé et manipulé gentiment; passif sous les banderoles, engagé tièdement, de quoi dire que l'on était pas d'accord, que ce n'est pas de notre faute tous ce bordel. Absent aux urnes, gavé de saine informations, buvant du coca devant le 20h de TF1...
Une jeunesse mole, canalisé par les jeux télé la bouffe et les drogues avachissantes, voila l'apogée d'une société désengagé de son avenir. Car de toute façons, il tellement plus facile -rationnel dit on- de penser qu'il est déjà trop tard, que les puissants le sont déjà trop, et puis après tout, nous, nous avons a bouffé, donc...

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